La caractérisation des personnages – La Flamme
La Flamme est une parodie d’émissions de télé-réalité du type Bachelor.
Le pitch
« Dans cette saison de LA FLAMME, le cœur à prendre est celui de Marc, pilote de ligne. La vie lui a tout donné… sauf une copilote. Pendant 9 semaines, dans une sublime villa, 13 femmes vont s’affronter pour le séduire et tenter d’allumer en lui… LA FLAMME. Alors, armez les toboggans, vérifiez la porte opposée… Marc va emmener ses prétendantes au 7ème ciel ! »
C’est un exemple très intéressant de caractérisation dont les traits sont si appuyés – ressors de la comédie – qu’ils laissent voir leur construction, ce qui peut vous aider dans la compréhension de la « caractérisation d’un personnage ».
Sans aucune hésitation possible, le personnage principal est Marc. C’est à lui que revient l’objectif : trouver la femme de ses rêves. C’est lui également qui rencontre le plus d’obstacles au cumul.
Marc est un crétin. C’est l’idiot de l’histoire dont la bêtise provoque toutes sortes de conséquences amusantes. Il n’évolue pas pendant la saison, mais le regard que lui portent les autres, et celui des spectateurs va, lui, évoluer au fur et à mesure de ses confidences.
Les autres caractères, les prétendantes ont le même objectif : séduire Marc. Ce sont tous des personnages secondaires, mis au même plan jusqu’à leur éviction.
Le spectateur pressent cependant que deux personnages ont peu de potentiel et seront vite éliminés, ce qui en fait des troisièmes rôles :
- Anna, déguisée en panda
- Claude, dont le grand âge représente un frein naturel à l’histoire.
- Il y a plus d’ambiguïté pour Orchidée, le travesti, qui est pourtant éliminé dans les premiers.
Les personnages
- Soraya, la gardienne de zoo s’est fait greffer un coeur de singe, ce qui permet de la caractériser avec tous les attributs de l’animal et de donner une fin cohérente à son personnage.
- Alexandra, la juriste, est un personnage dont la perception change lorsque’elle révèle son secret (coup de théâtre). Sa personnalité n’évolue pas vraiment (agressivité) mais elle s’exprime avec violence contre le protagoniste. C’est le type même du « faux allié » qui se retourne contre le héros après un événement fort
- Victoire, la fleuriste, est définie par sa religion. Elle présente peu d’aspérité et sa sortie du jeu se fait sans véritable enjeu.
- Chataléré, l’esthéticienne se définit par sa sexualité et c’est par elle qu’elle est « punie » en étant exclue.
- Émilie, la photographe aveugle est caractérisée par son « défaut » qui va être exploité en plusieurs scènes tout au long de son apparition provoquant des runnings gags.
- Anne, l’institutrice est probablement le personnage le plus attachant en ce qui évolue au cours du récit. Soumise, franche, elle se fait d’abord rabrouer par Marc. Après un événement déclencheur (la mort de Soraya), elle se révèle beaucoup plus affirmée et ce faisant, attire l’attention de Marc. Ce rapprochement rend le coup de théâtre final très réussi. À travers Anne, on voit bien comment l’évolution d’un caractère nous le rend plus attachant.
- Marina, la kinésithérapeute est, comme Chataléré, définie par sa sexualité. Elle interprète le type du « poisson hors de l’eau » qui est un sous-genre de la comédie, forcée à séduire un homme alors qu’elle aime les femmes.
- Manon, la SDF est caractérisée par son besoin insatiable de manger. Ce trait de caractère aurait pu être exagéré pour en faire un personnage plus marquant.
- Valérie, la styliste reste strictement sur le même caractère émotif. De fait, elle peut amuser tout au long de la saison, ou profondément agacer…
Mention spéciale pour « Le présentateur de l’émission » qui symbolise le confident, l’allié qui doit cependant sortir de ce rôle pour être le père, la loi qui dit non. Et pour « Dr. Bruno Juiphe » qui incarne le Mentor, mais aussi le « trickster »
Que retenir de ces éléments ?
- un personnage dont le caractère change au court du récit ouvre plus de possibilités et se rend plus attachant (Anne)
- Un accessoire (les fesses floutées de Chataléré), un défaut physique (Émilie et Soraya) bien exploité peut donner lieu à des runnings gags et un développement cohérent des scènes
- Une caractérisation évidente (Valérie) et non sujet au changement peut plaire… ou agacer.
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