Et au milieu coule la rivière. Nick Drake
Je ne me souviens pas comment j’ai découvert Nick Drake, assez tardivement, peut-être sur la recommandation de Deezer.
Spontanément, sans doute à cause du titre et des paroles, j’y ai vu la représentation de la campagne américaine, d’immenses espaces, la quiétude, le lent et perpétuel déroulé d’une eau de rivière.
Puis j’ai lu que Nick Drake n’était pas américain, mais anglais et qu’il était mort très jeune, d’une overdose de médicaments, chez ses parents, à la campagne.
Ses trois albums n’ont rencontré aucun succès; ils ont même été retirés du catalogue d’Island pendant un certain temps. Et puis, ici ou là, des chanteurs ont commencé à dire qu’ils tenaient les compositions de Nick Drake comme des oeuvres de tout premier plan. The Cure a trouvé son nom de groupe dans des paroles du chanteur.
Le voici aujourd’hui réhabilité par des inconditionnels, comme moi, qui aiment cette voix presque insaisissable, guitare sèche, parfois des instruments plus classiques comme le violon, des basses. On dirait cet ami que l’on ne gardera pas, parce qu’il est loin de nous, déjà, ailleurs, parti.
Five Leaves left date du tout début des années 70 et me fait penser par son projet d’une folk proche de la campagne à Harvest de Neil Young même si, vraiment, le son n’a rien à voir. Ce ne sont pas les mêmes paysages non plus, mais plutôt une même tentative de mettre la nature en musique, de la dire.
Le vinyle est joli qui s’ouvre en soufflet double avec l’intérieur, une fausse pochette abimée. Les paroles de trois chansons seulement sont écrites et une photo du chanteur à la moue adolescente.
La prise de son est correcte, sans plus, et la voix saturée, ce qui donne à l’ensemble une dimension imparfaite qui correspond bien à ce garçon qui n’aura pas disposé d’assez de temps pour faire les choses aussi bien qu’il le méritait.