Désir

« (…) et notre unique peine est que sans espoir nous vivons en désir. »

In L’Enfer, Dante

« Que se passe-t-il alors ? L’enfant se sépare de la mère, tout en maintenant un lien. Il supporte la frustration du contact : « Je ne la touche pas, je ne la mange pas, je ne la bois pas… Je l’imagine, je la garde ainsi dans mon hallucination, dans ma représentation. » C’est sur cette lancée qu’il pourra la nommer, la transformer en langage. Cela ne veut pas dire qu’il ne la désire plus. Il la désire toujours, mais d’une autre façon, en pensée car dans son désir est intervenu le temps d’une pause, de la non-satisfaction immédiate et donc d’un certain renoncement, accompagné de la représentation, qui est une capacité spécifiquement humaine aboutissant à la pensée et au langage. »

In Entre désir et renoncement. Julia Kristeva