L’enjeu – Iguane VS serpents
Quand il n’est plus question que de vie ou de mort, l’enjeu devient le moteur du récit
Iguane VS serpents
De très nombreux récits s’appuient sur l’enjeu de mort pour rendre l’histoire palpitante. Dans ce documentaire animalier admirablement bien filmé et monté, tous les ingrédients sont réunis pour en faire un récit particulièrement angoissant. Il pourrait même servir d’exemple à plusieurs outils présentés sur ce site.
- Le titre « Iguane VS serpents » évoque tout de suite, par son singulier opposé au pluriel, un affrontement inégal. De ce fait, et c’est une loi que l’on retrouve dans tous les récits, ce déséquilibre des forces nous place du côté du faible.
- Dès les premières images, l’enjeu est présenté : réussir ou mourir. On est tout de suite avec l’iguane. On veut qu’il réussisse. Dans le cas contraire, le film nous montre les conséquences de l’échec : une mort par étouffement. Les images sont angoissantes. Elles redoublent notre empathie (pour un iguane…)
- Les adversaires sont très forts, déterminés, mais pas infaillibles. Le combat n’est pas perdu d’avance. Mais il semble particulièrement difficile.
- Voici enfin notre héros, entouré de tueurs. Toutes les images qui ont précédé nous ont mises de son côté, alors même que c’est un personnage sans histoire ni personnalité. C’est bien la force de la construction d’un récit. Nous y faire adhérer.
- Notre héros se lance, déjoue les pièges, échappe à ses antagonistes. A chaque obstacle surmonté, la tension augmente. Hélas, le commentaire nous apprend que l’iguane est plus à l’aise sur le sable que dans les rochers. Autrement dit, et c’est encore une technique de construction du récit, l’intensité des obstacles va croissante. Et le nombre d’adversaires aussi.
- Il parvient à s’échapper d’un piège auxquels d’autres avant lui ont succombé.
- Le suspens reste entier jusqu’à la fin. On se doute qu’il va réussir – ce qui est l’objet même du reportage – mais nous n’en sommes pas sûrs. Lorsqu’enfin, le héros atteint son objectif, rejoindre les siens, nous avons eu le sentiment de vivre avec lui le combat pour sa survie.
Cette trame pourrait servir à n’importe quel récit.
Les 130 millions de personnes qui ont regardé ce documentaire ne s’y sont pas trompés.
PS : à lire sur le même thème, la question de l’enjeu dans Wiplash
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