Le personnage principal – C’est ici que l’on se quitte
Est-il possible d’écrire une histoire avec plusieurs personnages importants ?
D’une manière générale, lorsque nous lisons ou regardons une histoire, nous avons besoin d’un personnage central, un protagoniste. Il existe des exception à cette règle dans le cas, par exemple, des histoires chorales. Chaque personnage est traité comme central et aucun ne l’emporte sur les autres. Le livre, puis le film The Hours sont construits ainsi, même si l’un des personnages fait le lien avec les autres et l’histoire.
Mais comment procéder lorsque le personnage principal est entouré d’antagonistes ou de protagonistes dont les caractères, et dans le cas d’un film, l’interprétation sont au même niveau ?
C’est le cas de C’est ici que l’on se quitte.
L’histoire
À la mort de leur père, quatre grands enfants, blessés et malmenés par la vie, reviennent dans la maison où ils ont passé leur enfance et se retrouvent contraints de cohabiter sous le même toit pendant une semaine. Ils y auront a affronter leur mère libérée, leurs ex-conjoints et anciens amoureux…
En faisant face à leur passé et en tentant de recoller les morceaux, ces êtres qui s’aiment et se connaissent mieux que personne parviendront peu à peu à renouer des liens, souvent conflictuels, et toujours affectueux. Au milieu du chaos, des peines et des rires, les personnages nous embarquent dans un périple émotionnel mouvementé qui nous renvoie au meilleur de nous-mêmes.
Voilà pour l’histoire au demeurant sans grande originalité.
Car tout le sel de l’histoire tient dans les personnages.
Les personnages
Au centre de l’image, et de l’histoire, Judd Altman, le personnage principal qui aura fort à faire, tout au long du récit, pour ne pas se faire voler la vedette par les autres intervenants. Pour y parvenir, l’auteur ouvre classiquement sur le dit-personnage dont on entend la voix-off. Il est sympa, apprécié de tous mais, élément déclencheur, alors qu’il rentre chez lui plus tôt pour l’anniversaire de sa femme – enjeu fort – il la surprend au lit – coup dur – avec son boss – autre coup dur.
Or, si l’on considère avec les théoriciens du scénario que le personnage principal se définit au nombre d’obstacles qu’il surmonte, Judd est clairement le protagoniste : c’est lui qui va essuyer le plus grand nombre de revers ou de surprises.
Pourtant, les autres personnages sont tous pris dans des problématiques qui les bouleversent. Paul tente désespérément d’avoir un bébé avec sa femme. Adam de ne pas céder à ses désirs. Wendy est restée amoureuse de son voisin d’adolescence et Hillary, la mère, a bien du mal à révéler à ses enfants sont étonnant secret. Mais malgré cette brillante assemblée de personnages attachants et parfaitement interprétés, le spectateur ne s’y perd pas. Judd reste le personnage principal en ce qu’il subit le plus, et ce, jusqu’aux dernières images.
C’est aussi le seul à résoudre par l’affirmative la question dramatique posée au moment de l’élément déclencheur : Judd parviendra-t-il à pardonner à sa femme et à croire de nouveau à l’amour ?
Pour conclure : ne craignez pas de travailler à égalité de votre personnage principal vos personnages secondaires. Donnez-lui seulement plus d’obstacles à surmonter.
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